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L’intérêt de l’enfant (avis)
Catégorie : Littérature Etrangère
Titre : L’intérêt de l’enfant
Auteur : Ian McEwan
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Commentaires
2EmmanuelleMardi 29 Mars 2016 à 20:36Ian McEvan nous fait entrer dans le fonctionnement de l'institution judiciaire par le biais des décisions que doit prendre Fiona Maye, juge aux affaires familiales, confrontée à des décisions particulièrement graves dans lesquelles l'intérêt de l'enfant doit primer et où elle est confrontée aux convictions de foi des parents.
La "machine" semble bien rodée. Mme la juge rend des jugements "élégants et justes".... mais la rencontre d'Adam, jeune mineur de 17 ans, Témoin de Jéhovah, dont l'état de santé nécessite une transfusion sanguine va faire vaciller la magistrate.
Intimiste et passionnant.
3Anne LartigueSamedi 9 Avril 2016 à 10:38Excellent roman. Le rigorisme des métiers de la justice et de la loi alterne avec les émotions larvées, prêtes à flamber quand le couple de l’héroïne vacille.
C'est cet antagonisme présent à chaque page qui jouera un rôle prédominant dans sa vie jusqu'à la cassure, et la promesse d'une vie nouvelle, sûrement autre. Au lecteur de se l'imaginer.
Belles descriptions des états d’âme de l’héroïne. Belle humanité et logique de ses jugements. Jusqu’où est on responsable de la vie d’autrui ? Peut-on s’opposer, changer le destin d’autrui ?
Mise en danger du couple qui risque la rupture. Lente et prudente reconstruction. Relations ambigües avec le jeune Adam (maternelle, mentor, amoureuse, donne nouveau goût à la vie, ouvre des horizons…)
Présence de la musique (violon, piano, chant)
Atmosphère pluvieuse.
J’ai bien aimé le thème, le style, l’organisation tranquille de l’intrigue, l’ambiance (studieuse, lente, un peu mélancolique)
5maryvonneLundi 16 Mai 2016 à 22:15j'ai beaucoup aimé
l'histoire , les personnages , la finesse des situations
j'ai retrouvé dans le jugement au tribunal , l'intelligence et l'humanité des discours de Simone Veil pour la loi
sur l'avortement et celui de Taubira sur le mariage pour tous
même qualité de réflexion et de style
on retrouve cette subtilité dans la réconciliation finale des époux
un beau livre
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Ian McEwan sait mettre en mots la culpabilité qui anime et abîme les humains. Une femme intelligente, brillante et respectée va soudain s’interroger sur ses choix, ses décisions et leurs conséquences. Pour elle et pour les autres.
Madame la juge est-elle coupable ? Sans doute d’avoir intériorisé ce que la société considère comme normal, alors qu’un individu n’est jamais dans la norme, surtout quand il est jeune, doué, malade et prisonnier d’une idéologie « à part ».
Madame la Juge est-elle une victime ? Sans doute pas, mais nous reconnaîtrons beaucoup de circonstances atténuantes –et exténuantes- à son crime : décider en permanence du sort d’autres personnes, surtout des enfants, n’est pas un travail, mais un sacerdoce.
C’est ce que Madame la Juge va découvrir alors qu’elle pensait avoir effectué, jusqu’alors, un parcours professionnel et familial sans faute.
Et tout va craquer : son couple, ses certitudes, sa vision d’elle-même. Malgré ses efforts pour donner le change, y compris à elle-même, et pour rester au-dessus des contingences qui l’assaillent, elle découvrira qu’elle ne peut pas classer les différentes parties de sa vie dans des répertoires bien rangés et que tout retentit sur tout.
Une crise salutaire ? L’histoire ne le dit pas.
« L’intérêt de l’enfant » n’a pas la flamboyance d’ « Expiation » ni la densité ramassée de « Sur la plage de Chesil ». Mais on y retrouve l’art qu’a McEwan de rentrer à l’intérieur des pensées de ses personnages et de nous faire ressentir, par petites touches et donc d’autant plus profondément, le malaise qui les étreint.