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Six jours (avis)
Catégorie : Littérature Etrangère
Titre : Six jours
Auteur : Ryan Gattis
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Commentaires
Récits à la 1ère personne des personnages (même ceux qui meurent) ce qui entraîne parfois une certaine lourdeur de style qui peut se transformer en prouesse (tentative de reproduire le langage de la rue mêlée de descriptions plus lyriques)
Mêmes évènements du point de vue de différents protagonistes : membres de gangs ennemis, infirmière, …
Violence inexorable, omniprésente dès le plus jeune âge. (entre gangs, des parents, des autorités, de l’environnement….) La drogue corrompt les raisonnements, les relations. Parents absents (violents, drogués…) ou sublimés, phantasmés.
Impression de no limit. Oppression. Peu d’espoir possible. Impression de fin de monde. Destruction avec peu d’espoir de reconstruction. Ça ne paraît pas être un nettoyage rédempteur. La violence n’est pas épuisée, soldée. Elle reste.
J’ai apprécié ce roman assez magistral, pas manichéen.
L’ambiance ne permet pas de souffler. Nécessité de prendre de la distance avec les personnages. Empathie difficile.
3OggyVendredi 6 Mai 2016 à 11:21Pendant 6 jours en Avril-Mai 1992, des émeutes violentes ont éclaté à Los Angeles. Elles ont fait plus de 60 morts : « Il est possible, et même probable qu’un certain nombre de ces victimes […] aient été en fait les cibles d’une combinaison sinistre de circonstances. Il se trouve que 121 heures sans loi dans une ville de près de 3,6 millions d’habitants […], cela représente un laps de temps bien long pour régler des comptes ».
Le roman de Gattis n’est pas le récit des émeutes de 1992, mais la chronique d’un de ces règlements de comptes, chronique qui, à travers les récits de 17 bourreaux, victimes ou témoins, tisse la trame de ce qui survient quand il n’y a plus ni loi ni secours et que « c’est rock and roll à L.A ».Ces témoignages, à la première personne du singulier, nous permettent d’entrer dans la tête de quelques membres de gangs latinos de L.A : ceux qui sont détruits par la drogue, ceux qui aiment la violence et l’argent, le jefe et son lieutenant d’une intelligence au-dessus du lot, ceux qui veulent échapper à l’emprise de leur clica et du gang, sans forcément y parvenir.
Chacun, avec sa propre voix, prend la parole tour à tour. Gattis sait nous camper, à travers chaque récit, de vrais personnages, pas des ectoplasmes fabriqués, mais aussi nous montrer le déterminisme qui a conduit chacun d’entre eux à être ce qu’il est, malgré leurs efforts pour s’en sortir, légalement ou non. Il nous fait aussi puissamment sentir l’emprise que le gang a sur chacun (le titre original, bien meilleur à mon avis, est "All involved").
Gattis ne prend jamais parti, mais son empathie pour tous ses personnages est réelle.
Ce roman est construit de façon chronologique, cependant que Gattis, sans jamais nous perdre, sait d’un témoignage à un autre, nous montrer les événements sous divers angles et apporter des éclairages différents à des situations d’abord confuses.
A la fin, bien sûr, « force doit rester à la loi » mais « la Garde Nationale [… est…] en réalité un gang de bien plus grande ampleur». Du moins selon certains de ses membres, qui témoignent également.
La maestria de l’auteur s’appuie visiblement sur une documentation sans faille, auprès de témoins de première main.
Un parcours magnifique, étrange et sans faute si on accepte de se trouver plongé dans l’hyper violence de la quasi-totalité de ces 400 pages denses.
Pour moi, je crois que j’ai trouvé le chef d’œuvre de l’année.
Au fait, nous n’avons ni émeutes raciales ni gangs latinos chez nous. Fermez le ban ?4EmmanuelleLundi 12 Septembre 2016 à 09:05En commençant ce roman, j'avoue avoir été submergée par la multitude des personnages et la confusion qui règne pendant ces émeutes de LA. Puis peu à peu je suis pleinement entrée dans ce roman violent où les protagonistes ont une vraie profondeur. Ce roman est magnifiquement construit. Une réussite!
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Superbe fresque, l'entrée dans un monde parallèle, une écriture incisive, un style implacable. La réalité dans toute sa violence ; on n'en sort pas indemne !