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Neige noire (avis)
Catégorie : Littérature Etrangère
Titre : Neige noire
Auteur : Paul Lynch
Résumé : Voir le résumé
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Lecteur en cours :
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Commentaires
Barnabas, sa femme Eskra, son fils Billy
Retour de New-York en Irlande
Pays rude, terre de tourbe stérile, pluie abondante, climat décourageant, hostilité des voisins
Incendie accidentel ou volontaire de l’étable. Perte du troupeau, de moyens de subsistance
Tentatives de se reconstruire
La greffe ne prend pas
Lenteur de l’action
Difficulté de parler (pas de marque de ponctuation – guillemets ou tiret – pour signaler les échanges de paroles)
Lente, inéluctable destruction des 3 personnes de la famille
On se sent coincé comme les personnages. Ambiance pesante, lourde de menaces.
Beaucoup de suggestions, peu de certitudes sur ce qui se passe (incendie, ruche, jument…)
Descriptions lyriques, métaphoriques des paysages, environnement climatique, ambiances, états d’âme. J’en ai trouvé la lecture plutôt agréable
Décalage entre style sophistiqué et univers frustre (notamment dans le journal de Billy)
Belle traduction. Pas de maladresse, de lourdeur ressenties
J’ai bien aimé le style, l’agencement du dénouement, l’association de la description des univers extérieurs et intérieurs des personnages
Peu d’espoir permis au lecteur (compréhension mutuelle des personnages, avenir, rédemption, évolution du pays, des mentalités)
Personne n’est sauvé.
3OggyJeudi 28 Avril 2016 à 20:52Si votre Irlande c’est les consommateurs sympathiques et braillards des pubs où la bière coule à flots,
si vous avez parcouru ses routes qui sinuent dans les prairies émeraude et mouillées ou broutent les moutons parmi les murets de pierres sèches,
si, cinéphile, vous avez adoré le vieil « Homme tranquille » et les relations volcaniques entre Maureen O’Hara et John Wayne,
si vous trempez déjà dans une dépression au « ciel bas et lourd [qui] pèse comme un couvercle » sur votre esprit…
… passez votre chemin !
Mais vous auriez tort : «La Neige noire» est le récit choral, sombre et lumineux, d’une chute inéluctable mais où tout vibre, se débat et où hommes, bêtes et nature tissent la trame de sentiments jamais exprimés, qu’on ressent pourtant jusqu'au fond de soi !
L’écriture en est extraordinairement sensible et gagne le pari de décrire les pensées des protagonistes sans qu’elles ne soient jamais explicitées autrement que par leurs actions, leurs gestes quotidiens, leurs rares paroles, qui s’enchaînent, sans que nul ne le souhaite, du drame initial au drame final (oui, oui c’est sombre, je vous l’avais dit).
Cette écriture somptueusement lyrique (j’avais aussi dit « lumineux », n’est-ce pas, on ne fait pas des oxymores pour rien, voyons), bien que sans emphase, sait mettre en avant la relation entre les hommes et la nature, la succession des saisons et des nuages et malgré tout, l’amour inexprimé de tous les êtres entre eux, hommes et bêtes, au-delà des incompréhensions et silences.
Ces silences sont au cœur des drames qui vont se jouer devant nos yeux, chacun se débattant à sa façon avec ses propres angoisses incommunicables.
La trame narrative nous fait peu à peu pénétrer au cœur d’un vieux pays où siècles et superstitions ont pétrifié les mentalités et auxquels les nouveaux arrivants, malgré leur détermination, doivent se soumettre ou fuir, d’une façon ou d’une autre, hélas.Je salue tout particulièrement le travail de la traductrice, Marina Boraso, dont la sensibilité est certainement très proche de l’auteur et qui a su faire passer le lyrisme du texte original dans notre langue plus cartésienne.
Question, bien que ce ne soit pas un polar : qui est le coupable ?? Cyclope n’est pas la bonne réponse.
4EmmanuelleMardi 25 Octobre 2016 à 21:04Sur les terres désolées d'Irlande, loin des images véhiculées par les cartes postales, le climat est rude et les habitants bien plus encore. Le drame se noue lentement mais implacablement, les personnages sont acculés, aucune rédemption n'est possible. Les superstitions sont plus fortes que les rêves des hommes. Ce roman est porté par une écriture magnifique.
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L'univers du roman est très austère, le ciel toujours bas, pèse sur les personnages. Les conditions climatiques sont rudes, la population rurale aussi. Les liens entre les protagonistes sont tendus, âpres. Le drame décrit et les tragédies qui en découlent dévoilent des personnages à la psychologie fouillée. On a envie de reprendre sa lecture et de suivre l'évolution des déboires de ces protagonistes. Mais l'écriture est alambiquée, et les images, métaphores inadaptées, allant jusqu'à un pathos exacerbé. Cependant, dans les deux dernières parties, elles s'effacent pour mettre chacun à nu.