• Les ennemis de la vie ordinaire (résumé)

    L’addiction est un sujet de société contemporain. Clarisse, thérapeute, cherche à innover dans le traitement des addictions individuelles en réunissant différents profils de dépendants dans un même groupe de parole. Un addict au jeu, un prêtre cocaïnomane, une jeune junkie, un sex-addict, une alcoolique, une acheteuse compulsive, un bigorexique (dépendant au sport)… Sept personnages esclaves de leurs pulsions, en souffrance, ennemis d’eux-mêmes, se retrouvent ponctuellement face à face dans le but d’échanger et de rompre leur solitude. Car tous, au fond, souffrent d’une pesante solitude et c’est sur quoi Clarisse veut travailler mais, rapidement débordée par ces personnalités hors normes toutes plus déjantées les unes que les autres, la situation va très vite lui échapper. 

    Héléna Marienské (Rhésus (2006), Le degré suprême de la tendresse (2008), Fantaisie-Sarabande (2014)), nous entraîne à travers un récit rythmé, à la fois drôle et cruel, dans la démesure et la folie de ses personnages aussi improbables que touchants. Amusés et sensibles à leur désespoir, nous suivons ces êtres en perdition qui vont trouver au sein de leur groupe de parole tout d’abord voué à l’échec, la solution qui n’était pas prévisible.

    Une comédie cocasse et plaisante à lire, qualifiée par ailleurs de «conte moderne» mais qui nécessite tout de même une certaine connaissance du poker qui est à lui seul le sujet de la dernière partie.

    En conclusion, soit vous vous y connaissez (alors tout va bien), soit vous vous y mettez, soit vous vous affublez de la « face poker » appropriée comme si de rien… pour apprécier jusqu’au bout.